Auteur Sujet: Burn out : ceux qui résistent sont les bons, les autres les mauvais ?  (Lu 2667 fois)

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Ce titre, volontairement provocateur, est un amalgame contre lequel le professeur Pierre Firket, médecin généraliste, directeur du Centre d'Informations, de Thérapeutiques et d'Etudes sur le stress à l'université de Liège, veut lutter. Pour lui, ce syndrome est largement sous-estimé en Belgique.

Le burn-out est ce qu'on appelle une nouvelle maladie. L'important est, notamment, de pouvoir détecter et prévenir l'apparition des premiers symptômes. Comme l'annonce le Soir, des chercheurs mandatés par la ministre de la Santé publique, Laurette Onkelinx, ont créé une grille pour mieux cerner cet épuisement. Un épuisement qui frappe de plus en plus de travailleurs. D'après le professeur Pierre Firket, qui cite une étude européenne, "la souffrance psychique au travail pourrait s’élever à une trentaine de pourcent des travailleurs dans le monde des entreprises".

Le problème est que ce mal-être est souvent stigmatisé : "Ceux qui résistent sont les bons et ceux qui craquent sont les mauvais. On fait des amalgames, vous pouvez l’imaginer. On est dans une société de performance et celui qui se retrouve au burn-out est quand même désigné du doigt au lieu d'être l’objet d’une réflexion sur les causes de ce burn-out".

Ce médecin, qui a quelques années d'expérience, a vu ses patients changer "parce que l’encadrement, le monde du travail ou l’environnement du monde du travail a terriblement changé et les patients deviennent les symptômes d’une espèce d’organisation du travail pathogène".

D'où l'importance, selon lui, d'essayer "de resserrer le tableau clinique du burn-out" et privilégier la notion de travail : "C’est un nouvelle donne de santé dans le cadre de la relation d’un individu par rapport à son travail. Le burn-out n’existait pas il y a 20-30 ans d’ici. C’est nouveau, c’est vraiment le stigmate de cette complexité qui est apparue dans la relation au travail suite à toute une série de modifications. Le monde de l’économie a changé, le monde de l’organisation du travail a changé, on est dans une logique d’individualisation, du chacun pour soi et de la non reconnaissance, de la non limite. Tout est devenu normal, il est normal de s’investir le plus possible sans nécessairement en attendre de la récompense ou de la reconnaissance. Et on voit de plus en plus des personnes faire un grand écart entre leur volonté de s’engager, leur volonté de s’investir et le retour sur investissement d’une certaine façon".

Pierre Firket rappelle qu'"il y a des lois, la médecine du travail avec toute la loi sur le bien-être". Il faut donc une plus large information pour que les personnes puissent s’orienter vers ces différents services.

En attendant, il tente de sensibiliser ses confrères : "Ils doivent montrer qu’ils sont capables d’entendre la souffrance au travail, en disant que ce que ces patients vivent n’est pas normal et que cela vaut la peine que l’on en discute".

 
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Le burn-out touche plus de 3 millions de personnes en France
« Réponse #1 le: janvier 23, 2014, 09:37:37 pm »

Le burn-out ou syndrome d'épuisement professionnel touche de plus en plus de salariés, toutes catégories socio-professionnelles confondues.
 
Le burn out n’est actuellement pas reconnu comme une maladie professionnelle. Les affections psychiques liées à un sur-investissement ou à l’épuisement professionnel qui caractérisent le brun-out sont souvent tues par les salariés qui n’osent pas en parler, sans doute par peur des conséquences. Pour que le burn-out soit reconnu, il faut en effet que la maladie présente une gravité justifiant une incapacité permanente égale ou supérieure à 25% et qu’un lien "direct et essentiel" avec l’activité professionnelle soit mis en évidence. Selon ces critères, seuls une dizaine de cas sont mis en évidence chaque année, bien en-deçà de la réalité du terrain.

C’est pour quantifier ce phénomène que le cabinet Technologia a réalisé une étude clinique* sur le sujet. Résultat : plus de 3 millions de personnes sont à risque élevé de burn-out.

Les agriculteurs les plus exposés au burn-out
Le travail excessif ("je travaille trop") et compulsif ("je ne peux pas ne pas travailler") qui indiquent un comportement à risque de burn out est l’apanage de toutes les catégories socio-professionnelles. Les agriculteurs exploitants, les artisans commerçants et les cadres apparaissent comme les plus exposées au risque de burn out. 24 % des agriculteurs et exploitants cumulent à la fois une forte charge de travail et un travail compulsif. Ils sont 20 % chez les artisans et commerçants et 19% chez les cadres, selon l’étude.

Un épuisement émotionnel plus fort chez les cadres
Mais les cadres seraient néanmoins les plus fragiles : l’épuisement émotionnel est plus fort chez les cadres : le plus fort taux de fatigue à la fois le matin et le soir montre cette fragilisation. Ils sont d’ailleurs plus nombreux à se dire vidés émotionnellement par leur travail (les femmes plus que les hommes).

Fortes de ces données, Technologia lance un appel à signatures pour la reconnaissance de trois nouveaux tableaux de maladies professionnelles liées à l’épuisement : "la dépression d’épuisement, l’état de stress répété conduisant à une situation traumatique et le trouble d’anxiété généralisée".
« Modifié: janvier 23, 2014, 09:42:15 pm par pcnovice80 »
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A trop vous ronger les sangs, vous augmentez votre niveau d’inflammation et vous fragilisez votre organisme. Des chercheurs de l’Ohio University ont découvert que trop ruminer sur des événements stressants se traduit par une augmentation de la protéine C, un marqueur de l’inflammation. 34 femmes en bonne santé ont été recrutées pour les besoins de l’expérience.

Chaque femme a dû vendre ses compétences lors d’une simulation d’entretien d’embauche. Après l’entrevue, la moitié des candidates ont été appelées à réfléchir sur leur performance individuelle lors de l’entretien tandis que l’autre moitié a pensé à des activités neutres sinon plus agréables tel que faire du bateau ou faire du shopping.

Les prélèvements sanguins effectués sur les deux groupes ont montré un niveau nettement plus élevé de protéine C du côté des femmes qui avaient repassé le film de leur entretien de recrutement.

Diminuer le stress pour se protéger de certaines maladies
La protéine C est envoyée par le foie comme première réponse du système immunitaire. Cette protéine augmente en réaction à un traumatisme, une blessure ou une infection dans l’organisme.

Le niveau de cette protéine est généralement mesuré pour déterminer si un patient a une infection ou s’il risque de développer certaines maladies plus tard, comme le cancer, les maladies autoimmunes ou encore les maladies dégénératives comme Alzheimer. Cette nouvelle étude tend à démontrer que le stress est un poison pour l’organisme. Lutter contre le stress pourrait protéger le système immunitaire.
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